Certaines entreprises sont en croissance, d’autres ferment. L’économie n’a repris qu’en partie, le taux de chômage a augmenté ces derniers mois et le FMI prévoyait en avril que cela puisse durer sur les 2 prochaines années. Dans ce contexte, les entreprises, qui jusqu’ici étaient en mauvaises postures pour recruter, se retrouvent avec un bassin d’employés potentiels plus grand.

Une rétention d’employés difficile

Est-ce plus facile pour autant de recruter du personnel ?

Malheureusement, ce n’est pas vraiment le cas. Si les employés, ces clients internes de l’entreprise, sont plus nombreux qu’en début d’année à manquer de travail, certaines compagnies peinent à recruter ou à faire retourner leur personnel au travail, et ce, plus particulièrement en région. Les épiceries, par exemples, ont toujours de la difficulté. Idem dans les municipalités pour les équipes de camp de jour.

Pourquoi ? Certains vous nommeront, à raison, la question de la PCU. Pourquoi un employé reviendrait-il au travail alors que la PCU lui apporte de plus grands revenus ? Les jeunes vont-ils se précipiter sur leur travail saisonnier s’ils peuvent percevoir 2000$ en restant chez eux ?

Mais, me direz-vous, la PCU et le chômage ne dureront qu’un temps, et je serais d’accord avec vous.

Mais la question de la fidélisation des employés peut-être actuelle ou bien venir plus tard.

Que l’on veuille augmenter la taille de son équipe, recruter des saisonniers, ou faire revenir ses employés à leur poste, la difficulté, pour certaines entreprises, reste entière.

Heureusement, pour beaucoup d’entre elles, la situation s’est bien passée et nous pouvons prendre exemple sur elles.

La culture d’entreprise comme clé de voûte

Ceux qui ont une culture d’entreprise où les employés se sentent à leur place, considérés et utiles voient toute leur équipe revenir.

Mais comment un employé peut-il se sentir, ou non, à sa place ?

Pour commencer, la vision de l’entreprise doit-être très claire pour la haute direction. Tout le monde dans l’équipe, doit savoir dans quelle direction l’entreprise va, à quoi elle est utile dans notre société et quelles sont ses valeurs. Mais connaitre les valeurs d’une entreprise, ce n’est pas les apprendre par cœur après les avoir lus sur la page « à propos » de la compagnie, ou sur le guide d’entretien. On peut les afficher publiquement dans toutes ces communications, et même les encadrer dans la salle de réunion. Mais, in fine, les valeurs de l’entreprise sont celles qui correspondent à nos actes. C’est-à-dire ceux de la haute direction, ceux des gestionnaires, et ceux qui sont acceptés, appréciés et valorisés dans les équipes.

Pas question, par exemple, d’avoir la valeur « famille » et de rétrograder discrètement la dernière employée qui vient d’annoncer être enceinte ! Impossible aussi de prôner l’ouverture et la tolérance et ne pas exploiter complètement les données de ce dernier sondage qui montre des signaux faibles d’insatisfaction de la part de certains employés. (Ce n’est possiblement que la pointe émergée de l’iceberg.)

Mais comment, me direz-vous alors, peut-on avoir une direction claire vers laquelle nous pourrions tous regarder en ce moment, lors que ni les économistes ni politiciens ne peuvent prévoir l’avenir ?

La co-création, un facteur d’innovation

Pour avoir une vision claire ces temps-ci, il est nécessaire de faire des scénarios, de les nommer et d’expliquer de quels facteurs ils dépendent. Ensuite, précisons ce que l’on ne sait pas encore, tout en rassurant en indiquant que l’on donnera les informations manquantes dès que nous les aurons.

D’ailleurs, pourquoi ne pas impliquer réellement les équipes dans ce processus ? En ce moment plus que jamais, il est nécessaire de bonifier nos idées, de se nourrir de celles des autres, en un mot, de collaborer.

Si votre vision et vos valeurs sont claires, affirmées et rejoignent celles de vos employés, ils se sentiront sans conteste à leur place et ils se sentiront utiles.

Il vous restera à faire preuve de considération envers eux.

Comment faire ? Vous pourriez prendre en compte activement leur avis, comme vu plus haut, en leur posant des questions directes. Certaines entreprises ont des boites à idées, mais je préfère l’idée des mini-comités, en unissant les forces de chacun. On y pose des questions claires, des enjeux biens expliqués à une sélection d’employés venant de différents services, et qui sont réellement intéressés par l’enjeu étudié. Cela peut (et devrait !) rester très court pour être productif et dynamique.

On peut également prendre des nouvelles de ce qu’ils sont, de leurs difficultés, de leurs succès, professionnels et personnels. Il est agréable de recevoir une écoute attentive, sans jugement et même du soutien de ses collègues et de ses gestionnaires.

Bref, c’est dans l’écoute et la bienveillance que l’on apportera de la considération. Et nous vous invitons à ajouter la gratitude pour le travail effectué, mais aussi pour les comportements et les actions que vous appréciez!

En bref

Nous comprenons bien que les enjeux sont nombreux et difficiles pour les gestionnaires en ce moment. Entre la gestion de la main d’œuvre, de la sécurité sanitaire, la réorganisation des processus et le bien-être d’employés et des clients, ils sont sur tous les fronts. Mais quelle que soit l’incertitude économique qu’ils vivent, ils sont aussi sous les projecteurs. Leurs réactions sont évaluées attentivement par les employés et les clients qui tireront plus tard leurs conclusions. Alors peu importe ce qui a été effectué par le passé. Tant que les valeurs de l’organisme sont préservées ou réaffirmées au travers de cette crise, ils laisseront le souvenir de leaders sur lesquels il a été possible de compter pour avancer!

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Nathalie Esain, consultante expérience client, Stratébioz